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Un tour de machine

by Jean-François Cormier

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1.
QUAND J'ÉTAIS TI-CUL Quand j’étais ti-cul La mère à Pierre était connue Pour son petit-cul Ses deux petits seins ce n’était pas laid Comme des coussins sous son gilet Quand j’étais ti-cul La mère à Pierre était connue Dans toute ma rue Puis pour son caractère Pierre ! ton père t’a déjà dit de ne pas prendre le bicycle à ton frère ! Pédale Couture pédale ! Moi puis Couture On pédalait à toute allure Ça n'a pas d’allure En green machin ou en big wheel Devant les voisines à Beauceville Moi puis Couture On paradait ça n’avait d’allure Pour les coutures De nos pantalons Pierre ! ton père t’a déjà dit de ne pas fendre les culottes à ton frère ! Détale Couture détale ! Avec les chums On s’achetait de la gum à la tonne De la bubble gum Qu’on gonflait dans le dos de la maîtresse Quand elle parlait au prêtre à la messe Avec les chums On s’achetait de la gum à la tonne De la bubble gum Chez Charlie dépanneur Pierre ! ton père t’a déjà dit que si tu fais ça tu vas aller drette en enfer ! Avale Couture avale ! Après l’école On décortiquait les Playboys La gang de de boys Dans la cabane à trois étages Dans la plantation avec attention Après l’école Avec les boys On décortiquait les Playboys Les boys attention ! Pierre ! ton père t’a déjà dit de ne pas prendre les Playboys à ton grand-père ! Vénal Couture vénal ! Quand j’étais ti-cul La mère à Pierre était connue Pour son petit-cul Ses deux petits seins ce n'était pas laid Comme des coussins sous son gilet Quand j’étais ti-cul La mère était connue Dans toute ma rue Puis pour son caractère Pierre ! ton père t’a déjà dit de ne pas mettre de la musique de pervers !
2.
TOUT LE MONDE Tout le monde dit qu’il faut que ça change Mais tout le monde il ne faut pas que ça le dérange Augmente les frais de scolarité Mais ne touche pas à ma sécurité Tout le monde s’interroge au ministre Pourquoi la dette moi je m’administre Sur Mastercard ou sur Visa D’un mois à l’autre vice et versa. Tout le monde est pour le plan nord Mais tout le monde est contre le plan nord Tout le monde aime l’écologie Mais tout le monde aime l’économie Tout le monde ne va jamais chez Walmart La fin de semaine loader sa carte Mais tout le monde reçoit un jour son compte Je suis allé chez Walmart en fin de compte. Tout le monde trouve qu’il ne fait pas beau Mais tout le monde trouve qu’il fait trop chaud Tout le monde dénonce les enveloppes brunes Tout le monde jusqu’à ce qu’il en reçoive une Tout le monde a au moins dit une fois Que chez PFK ils servent du chat Bien tout le monde est allé deux ou trois fois Chez PFK manger du chat. Tout le monde au Lorchard en voyage Quand il s’en revient de la plage À la marche trouve que les Amerlos Sont civilisés en auto Ils laissent passer tous les piétons Même quand ils s’amènent en peloton Mais tout le monde revenu au Québec Oublie de se servir de ses breaks. Tout le monde est grayé pour l’hiver À deux mille piastres chez Atmosphère Mais tout le monde reste à l’intérieur Il fait trop fret à l’extérieur Sauf le clochard qui vit dans la rue Il s’habille à l’Armée du Salut Il passe la nuit dans le conteneur Il ferait bien mieux de se lever de bonne heure. Tout le monde s’est au moins dit une fois En écoutant cette petite toune-là Tout le monde peut-être et bien pas moi Je n’ai jamais dit ou bien fait ça Tout le monde pourrait y ajouter À la chanson un petit couplet Tout le monde qui l’écoute une fois L’écoutera au moins une autre fois.
3.
MAUDIT QUE TOUT EST RENDU CHER Ma belle auto mes deux motos Mon spacieux winnebago Mon VTT mon gros bateau Mon tout nouveau ski-doo Maudit que le gaz est rendu cher Reste plus d’argent pour moi mon cher ! Le gros condo sur le plateau Le petit château au bord de l’eau Dehors un spa sur chaque patio Dedans la climatisation Maudit que l’Hydro est rendue cher Reste plus d’argent pour moi mon cher ! Un sac à dos pour mon ado Un nouvel appareil photo Un manteau neuf pour qu’il soit beau En haut du Kilimandjaro Maudit marmot qui me coûte trop cher Reste plus d’argent pour moi mon cher ! Les deux kilos de gros lolos Offert à Noël en cadeau À ma si bien-aimée Mado Le tout dernier de mes joujoux Maudit que les jos sont rendus chers Reste plus d’argent pour moi mon cher ! Mon stylo lourd comme un lingot Mon vélo lourd comme un plumeau Le fond de mes poches pour le loto Et le bingo pour mes impôts Maudit que tout est rendu cher Reste plus d’argent pour vous mes chers !
4.
À donner 02:45
À DONNEr À donner ! À donner ! À donner ton hiver À donner ses bancs de neige À seize heures il fait noir Il ne fait pas clair à sept heures À donner l’ours polaire sur la banquise à la dérive À donner la tôle qui décolle de la vieille grange qui chambranle À donner ton vieux ski-doo bien non bien non il est à vendre. À donner ! À donner ! À donner ton attic À donner ton antique Ton Antocostie Ton sous-sol aussi À donner ton nord coffre-fort et tout son or qui s’endort De l’aurore vestale boréale à l’horreur spirale vespérale À vendre ton grand nord bien bien non il est à donner. À donner ! À donner ! À donner tes couleurs À donner ta parlure À donner la p’tite grenouille Dit au crapaud Passe-moi trente sous Pour mes impôts À donner les lettres qui te restent dans ta soupe analphabète Anal nathrak uthvas bethud do che-ol di-enve À donner ton vieux Larousse bien non bien non il est à vendre. À donner ! À donner ! À donner ta sisique À donner tes paroles À donner tes chansons À donner tu es chanceux À donner À donner Dans les basses terres Pogné su’l pont Moi pis ma blonde sur La 73 bien Des poteaux Made in Québec À donner tous tes cd bien non bien non ils sont à vendre À vendre tes chansons bien bien non elles sont à voler. À donner ! À donner ! À donner ta gazette À donner tes jasettes Sur les starlettes les athlètes La presse pis ça presse Ton Journal de Québec Ton journal d’épinettes Ses rubriques de recettes Comment maigrir sans grossir et vieillir sans s’enlaidir Comment raidir sans jouir sans ramollir sans faillir À donner The Gazett bien non bien Je me torche avec For give The Gazette well no well it’s for the bécosses Comme dans le bon vieux temps .
5.
UN MAUDIT BEAU CHAR T’es belle Ginette T’es fine Ginette T’es bonne Ginette T’es drôle Ginette Mais ma belle fine bonne drôle Ginette J’aime quelqu’un d’autre… Je travaille fort en maudit De minuit à midi Du lundi au samedi Dans une petite imprimerie Mais samedi ce n’est pas pareil Samedi ça me le dit Je ne compte pas les heures Que je flatte ma merveille Un maudit beau char Faut que ça sente le neuf Faut que ça flash du dash Jusqu’aux quatre gros pneus. Je vis sur le crédit Pour payer mon Audi À moins dix piastres de l’heure Chez Canadian Tire Un tout nouveau muffler Une paire de haut-parleurs Tout à l’heure à cent à l’heure Je ferai crisser mes tires Un maudit beau char Ça sert à ça À brûler l’asphalte Comme on flaube cent piastres J’habite dans un taudis Avec ma petite lady Je la sors le vendredi Jusqu’à passé minuit Ma pouliche à quatre roues Ferrée pour la grande route Ensemble on fera tout tout tout Ou bIen plus rien pantoute Un maudit beau char Puis pas compliqué Si nous rentrons tard Pas besoin de s’expliquer Tout le monde m’applaudit Lorsque je resplendis Et s’il y’en a qui rient Je leur fais un beige dans face Ils pâtissent sur la terrasse Ils prient le Saint-Esprit Quand du bout de la Main Ils voient que je me ramène Un maudit beau char Ça coûte cher Avec mon salaire Mais ça me fait avoir de l’air Un maudit beau char Ça sert à ça Ils mangeront un char S’ils n’aiment pas ça. Je suis au paradis Quand mon corps se raidit À cent quarante à l’heure Sur le bord de la peur de la mort Quand passé la grande ligne Dans le croche à Béring Nous ne faisons plus qu’un Toi et moi et le fourgon C’est un maudit beau mort Dans son corbillard Si tu veux voir son char Ils l’ont remorqué au gaz-bar.
6.
Les poteaux 03:54
LES POTEAUX Dans mon comté L’éctricité Ne passe plus entre moi Et le député Il n’est pas mauvais Presque parfait Il n’est pas trop snob Et il fait la job Mais je suis dû Pour du changement Il a fait son temps Qu’il fasse du vent Et puis la vague Qui déferle M’embarque Tout avec elle Je suis lassé Je veux le remplacer Par un nouveau Je vais planter un poteau Un poteau avec sa photo Sur un panneau sur un poteau Un panneau avec des écriteaux Avec une photo sur un poteau. Il ne parle pas français Personne ne le sait Y’est jamais venu Et ça non plus Dans mon compté Sait-il compter ? Peut-on compter Sur son honnêteté ? À peine élu L’hurluberlu Prend des vacances À Las-Végas Mais il n’est pas laid Sur le prospectus Et ça me plaît Il ne m’en faut pas plus Il faut suivre la horde Et si l’on nous nargue On peut prétexter Qu’on s’est un peu excité Pour un poteau avec sa photo Sur un panneau sur un poteau Un panneau avec des écriteaux Avec une photo sur un poteau. Quatre ans au rythme Des régions Ça ne passe pas vite C’est un peu long Mais entre le salon De la maison Et le salon Chez Manon Il reste le train-train Quotidien Et le train Tous les samedis matins Pour toi ma chérie Le bingo Pour moi mon chéri Les gogos Une érection Avant l’élection C’est assez pour oublier Pourquoi pour qui que j’ai voté Un poteau avec sa photo Sur un panneau sur un poteau Un panneau avec des écriteaux Avec une photo sur un poteau. Et au scrutin Le mois prochain J’enverrai paître Ce crétin Et j’irai voir Au dictionnaire Des poteaux Si y’a un poteux Pas trop pucké Pas trop fucké Juste assez Pour que j’aille voter Une bête de cirque Un humoriste Un repris de justice Récidiviste Tant qu’à sortir Pour rien J’aime mieux élire Un vaurien Un poteau avec sa photo Sur un panneau sur un poteau Un panneau avec des écriteaux Avec une photo sur un poteau. Et si ces totos Sont tous pris Si de poteaux Il y a pénurie Un coup mal pris Et à bas prix Paraît qu’y en a À Donnaconna Ils sont frais amerris De la mairie De Montréal Et de Laval En dedans Et pour au moins dix ans Ils feront leurs temps Avant le printemps Il faut recycler Cette racaille De canailles De rien qui vaille.
7.
MADE IN QUEBEC L’autre matin je me réveille Au lendemain d’une nuit Qui m’a porté conseils À partir d’aujourd’hui Je ne consommerai Quel embarras du choix Que des biens des denrées Qui sont biens de chez-moi De la poutine à cantine Des mots de mon patois Et du pâté chinois À cabane des bonnes beans Des produits québécois Made in Québec Mon coloc m’a demandé Où est-ce qu’il est le pile-patates Perdu ! On tire aux dés C’est moi qui s’est fait battre Et au Dolorama C’est l’embarras du choix Mais qui ne le sait pas ? Tout est made in China. Ici, même les réguines Nous proviennent d’outre-mer Je laisse faire les pommes de terre Je vais me pogner une copine Je vais cruiser la caissière Made in Québec Je l’invite au resto À roulotte à patates La caissière du dolo Celle que je convoite Au menu je dénombre Quel embarras du choix Des petits plâts en grand nombre Bien de chez moi pour une fois Je prends la crêpe à l’érable Il faut croire qu’ils m’haïssent Devant moi sur la table Du sirop de maïs Je crie à l'injustice Ostie de criss de calice Made in Québec À matin je me réveille Quelle nuit cauchemardesque Une question m’effraye Se peut-il est-ce que ?... En notre Québec adoré On a l’embarras du choix Que des biens des denrées Qui sont made in China C’est avec empressement Que je conclus que non Et pour preuve cette chanson Que je finis classiquement Passez-moi l'expression Made in Québec Escusez-la !
8.
LE TRAITEMENT J’avais un char bien magané Il roulait encore mais j'étais tanné De le mettre en pièces démontées De le mettre en caisse pour le remonter Je l'ai parké sur un boulevard Je l’ai plaqué à Montréal-Nord La cour à scrap du recyclé Deux trois soupapes un porte-clés Mon vieux bazou ma vielle Accord Tu as fait partie de mon décor Pendant quinze ans de nos jours c’est rare Je t'ai traité à la finale Comme un vieil amas de ferraille J'avais un chum je l'aimais bien On le traitait de bum de bon à rien Ça le tuait juste à petit feu Depuis qu'il était juste un petit morveux Un jour il me dit j'en ai assez Je n'ai pas compris je l'ai laissé S'enfermer saoul dans sa chambre S'enfermer seul c'était pour se pendre Mon vieux filou tu n’étais pas mort Que j'avais déjà des remords Qu'il était déjà un peu trop tard Je t'ai traité comme rien qui vaille Alors que tu étais un ami de taille J'avais une blonde tellement gentille Qui aimait tout le monde même les autres filles Mais dans la rue quand elle marchait Sans retenue on la narguait J'ai été lâche et j'ai flanché Je l'ai lâché je me suis caché Sans même oser lui annoncer J'en ai la nausée elle aussi Ma belle Gazou je t'aimais encore J'ai su trop tard que tu avais du retard Ou bien c'était pour mon confort Je t'ai traité à la finale En traître et en déloyal Et toi papa qui avance en âge Qui n’a pas toujours été un ange Mais qui en père s’est tenu debout Et qui en perd des petits bouts Dois-je te caser avant ton heure M'acheter la paix et le bonheur Te placer peinard dans un foyer Me camper veinard dans ton loyer Mon vieux j’en ai des haut-le-coeur Juste d'y penser le triste sort Comme si tu étais déjà mort Je ne te traiterai pas à la finale Comme si tu étais en terminal Demain tu prendras le volant De mon Accord comme avant À reculons vers le couvent Mon vieux filou les pieds devant Nous le quitterons mille rêves en Tête au matin d’un soleil levant Ma belle Gazou les cheveux dans le vent Entre nous deux un petit enfant.
9.
DANS LES BASSES TERRES Je ramasse de la roche De la roche à tonne À pioche et je la garroche Dans le tas de fardoches De la mi-mai à l’automne C’est tout ce que me donne La terre du lopin que je moissonne Et deux trois poches De Macintosh Dire qu’à Terrebonne dans les basses terres On y cultive des potagers Le sol est riche pourquoi le taire De quartiers de maisons en rangées. Je sème mon grain Mon grain avec entrain Pour mes bovins Mais je sais bien Qu’il n’en sortira rien J’ai mal aux reins Du chagrin et surtout bien des emprunts Je n’ai plus d’argent Pour les pots-de-vin À La Prairie dans les basses terres Les contractants-spéculateurs Morcellent le sol agricole Sont presque rendus à Lacolle. Et quand l’orage Sans ambages saccage Mon ouvrage Qu’un marécage Enclave mon pâturage Sur le rivage J’envisage un virage Un long voyage Un paysage sans nuages Car à Neuville dans les basses terres Ils vont semer en plein décor Agricole un aéroport Pour qu’il pousse des hélicoptères. Ma femme est morte Mes voisins ont migré en cohorte L’aîné de mes fils S’en va prendre la porte Si je l’exhorte À genoux de me prêter Main-forte Le vent l’emporte Et il colporte Qu’à Bécancour dans les basses terres La terre est grasse le sol est riche Au détriment des pommes de terre On y cultive les gaz de schistes. Avant-hier Tout mon troupeau De vaches laitières Et ma chaumière J’ai vendu aux enchères Avant le cimetière Je m’en vais planter Mes choux à La Pocatière Je déménage Dans les basses terres Et à l’hospice dans les basses terres J’apprends qu’un riche propriétaire Fait dézoner toutes mes terres Il est connecté au ministère Pour y extraire à ciel ouvert De la clairière toute la pierre Pour le pavage des basses terres Et demain de toute la Terre.
10.
BONNE ANNÉE… DE CONGÉS Bonne année… de congés Au jour de l’an j’ai résolu De me donner un élan De défoncer à tous les jours De l’an de congés fériés Il est révolu le temps De l’over à contrecœur Je vais puncher à quatre heures Commencer à me grouiller Quand je m’en irai veiller Après avoir travaillé. Le quatorze février Il faudrait voter un congé La fête des petits cœurs en chocolat Mais vu qu’il n’y en a pas En attendant ma chérie Je prends congé avec toi Un bed-in en bédaine Ou ben donc en bedon En bas de laine sous l’édredon On va se dorloter la couenne Bedondaine la redondaine. Bonne année… de congés À Pâques à shop La négociation achoppe À savoir si je devrai Concéder la victoire Mais la puck à job Au patron je la dérobe C’est à mon tour de scorer Je prendrai mon vendredi Mon week-end aussi Mon lundi un coup parti La semaine fin de la partie : Et c’est le but Marqué sans aide Par JoBlo Après vingt ans De négo De prolongation De négro Chez Lobelaw. Aux alentours du vingt mai C’est la fête de la Reine Ou la fête à Stephen De toute façon ça revient au même Ou la fête de Dollard Ou celle des patriotes Ou la fête des dollars Faut que je me reprenne Il y a une semaine C’était la fête des Mères Et pis tant qu’à faire asteure Que j’ai eu ma paye Dans un mois la fête des Pères Fac on va chez Home hardware Bonne année… de congés Le vingt-quatre de juin On va se rouler un petit joint Un petit feu de foin de joie Avec une vingt-quatre Ou ton drapeau en berne Il reste juste une semaine Avant la fête du Canada Au golf avec ton candidat Pour renouveler un contrat L’auras-tu l’auras-tu pas Il s’élance c’est un birdie Happy birthday Canada Bon été… de pelletées À la fête du Travail Une question me travaille Ce n’est pas parce qu’on est en congé Qu’on ne peut pas philosopher La lutte à TV C’est-tu vrai c’est-tu pas vrai Ben regarde donc bout du calice Je ne suis pas certain Mais il me semble Que c’est la fête à Maurice Le premier jour de septembre M’a monter à Magog Le demander à Mad dog À l’Action de grâce Je m’en vais exiger A Une dinde bien grasse Mais il n’y a plus hélas Ce n’est pas grave Je suis fin prêt pour la chasse À la dinde sauvage Mon fusil sur mon pied En attendant que ma proie Sorte du bois le maladroit Le coup est parti tout seul Me voilà pris jusqu’à Noël En béquilles un trou dans le pied Hip hip hip hourra Un bon deux mois de congé. Pour aller magasiner Des bébelles pour ma belle Des petits plats cuisinés Des bouboules de Noël De la dentelle en ribambelle Des galettes à la cannelle Arrivé au Boxing Day Me voilà tout épuisé Oyez mon diagnostic Je suis dû pour un sabbatique Une année de congé.
11.
POGNÉ SUR LE PONT Ça râle Ça chiale Tout le monde tout seul Dedans son char Pogné sur le pont C’est encore Un chiard À matin Un tintamarre De criards De gériboire de maudit taboire Et demain C’est certain Je rentre à Québec Je rentre à Québec à bicyclette. Ça me frôle L’épaule La tôle des bagnoles Sans crier gare Sur le boulevard C’est encore Un chiard À matin Ils seront en retard Je serai blafard Laissé pour mort sur un trottoir Et demain C’est certain Je rentre à Québec Je rentre à Québec sur mes deux pattes. Ça roule En foule Dans la flaque de gadoue Je ne t’avais pas vu gardonc Qu’est-ce-tu veux coudonc C’est encore Un chiard À matin Trempé à l’os Les pieds dans la slush Des deux galoches à la caboche Et demain C’est certain Je rentre à Québec Je rentre à Québec avec un ticket. Ça file En ligne Drette jusqu’à Québec Ça break ça part sec Mais ça je peux vivre avec C’est un charme Enfin À matin En autobus au travers Du tapon de chars Pogné sur le pont À matin C’est certain Je fais mes adieux aux collègues Du bureau et je rentre à Québec Dès demain C’est certain Sur une banquette Chauffeur de bus jusqu’à la retraite.
12.
Side line 04:38
SIDELINE En région ils sont légion Les Gérard les Gaston Ce ne sont pas des caves dans leur cave Ils font tourner leur roue Ils travaillent pour des cennes C’est la faute au système Car c’est la récession À l’année en région ; Ils se dégotent un sideline C’est l’histoire de leur vie Et quelle vie mes amis Qu’ils partagent entre amis En campagne tout le monde Eh oui même les blondes Font quelque chose de leurs mains Au service du prochain. Sideline sideline Ça de l’air d’un bon sideline. Et je songe à Manon Qui jamais ne dit non Peu importe comment Où et n’importe quand Avec qui elle s’en fout Qu'ils soient blond brun ou roux Pourvu qu'ils aient le sou Et qu'ils ne soient pas trop saouls. Et je pense à Ti-Guy En Abitt à tibi Qui s’en sort de la mine Puis qui retrouve sa bonne mine Il répare des TV Il faut se permettre de rêver Bien sûr je suis coupable Cent piastres en dessous de la table. Il y a aussi Anthony S'il est un peu fifi Il a trouvé son créneau Il fait dans la déco Quelque part sur la Côte-Nord Où les homos sont rares Il a trouvé une mine d’or Les maisons il décore. Il faut voir mon oncle Pierre Vendre ses kits de bière Puis sa femme pour se mettre riche Elle fait des potiches Un petit couple assorti De plus en plus nanti Elle fournit les bocks Lui il les remplit de stock. Sideline sideline, Ça de l’air d’un bon sideline. Dans ma ville les bougons Quand ils sortent de leurs gonds Qu’ils voient qu’être B.S. C’est une vie de pauvresse Ils passent les publi-sacs Pour se sortir du cul-de-sac En panier d’épicerie La femme et son mari ; Il n'y a pas de sot sideline Pas de honte aucune gêne Ils apprennent à travailler Pas vite vite mais c’est assez Ce qui compte c’est l’intention Mais il faut faire attention Asteure il faut leur montrer Qu’ils apprennent à déclarer. Puis il y a moi dans mon bled J’ai essayé de faire des sheds J’ai construit des mangeoires À oiseau par les soirs Puis des niches à la pelletée Même des maisons hantées Mais j’étais tellement pioche Tellement tout était croche ; Et puis un beau matin Voilà-ti pas le beau Martin Il me dit ça pas de bon sang Il faut en faire une chanson Eurêka ! j’ai trouvé Je vais me mettre à composer Çe n’est pas avec ça que je vais me mettre riche Mais Dieu sait que je m’en fiche.
13.
LES CAJUNS DE VINGT-CINQUANTE Les Cajuns de vingt-cinquante S’appelleront Delaney Lefort Aucoin Fiset Cormier Haché Larade Les Cajuns de vingt-cinquante Doucet Gallant Leblanc Vivement que je les chante Ceux de l’îlot Chéticamp Les Cajuns de vingt-cinquante S’appelleront Bugons Brasseau Breaux Arseneault Audrey Chandler Foucault Les Cajuns de vingt-cinquante Deville Hébert Conrad Vivement que je les chante Ceux de l’îlot Lafayette Les Cajuns de vingt-cinquante S’appelleront par leur nom Le feront-ils en leur langue ? Le feront-ils en grand nombre ? Les Cajuns de vingt-cinquante De mémoire et d’espoir Vivement que je les chante Ceux de l’îlot Acadie Las Cajuns de vingt cinquante Se nommeront-ils Tremblay Gagnon Roy ou Fortier Bouchard Morin Gauthier Les Cajuns de vingt-cinquante Lavoie Fortin Gagné Vivement que je les chante Ceux de l’îlot en Québec Les Cajuns de vingt-cinquante S’appelleront par leur nom Le feront-ils en leur langue ? Le feront-ils en grand nombre ? Les Cajuns de vingt-cinquante De mémoire et d’espoir Vivement que je les chante Les Cajuns de vingt-cinquante S’appelleront par leur nom Le feront-ils en leur langue ? Le feront-ils en grand nombre ?
14.
La 73 04:22
LA 73 Samedi matin La soixante-treize Direction nord À Saint-Isidore Une auto roule Dans le rétro Elle me dépasse En me grafignant À cent cinquante Kilomètres-heure Elle se range En zigzaguant Et dans la courbe La petite championne Heurte la bête Sur le panneau Cent cinquante pieds Dans le caniveau Un orignal Sur le dos Un mouvement brusque In extremis Ramène l’engin Sur le pavé Avant devant Le train routier Amour périlleux Tant ils se frôlent Allô allô Monsieur l’agent Bientôt la tôle Amalgamée Le 911 Au creux d’une main Une façon De tendre la main Je vois devant Un véhicule Faites vite plus vite Ou c’est la fin. Lundi matin À Saint-Joseph Maître un tel Et son client Maître un autre Et ses clients Récidivistes De l’alcool Et mère et père Et frères et pairs Tant c’est sincère Ces amours-là Pendant ce temps À la radio Maître Gaston S’est prononcé Radio poubelle Fait la nouvelle Vous êtes coupables Toute la famille Tellement c’est simple Dans un studio Et toi la mère De travailler Ton garnement Braque une banque Et tu te fends Inutilement À huit neuf ans C’était inscrit Et oui déjà Dans son karma Âme perdue Et vagabonde Il n’y a rien à faire C’est une bombe Heureusement Gaston a tort Malheureusement Le juge aussi. Et le client Pas mécontent En innocent Reprend la route En guise d’entracte À la chanson Un petit détour À la taverne Toutes les raisons Sont bonnes à boire De faire la fête À en perdre la tête Entracte ! Une bière De trop mes clés Direction La 73 À cent à l’heure Sur le boulevard Ti-Jos Bernard Se prend pour le king Fie de l’enfant Sur le panneau Qui lui demande De ralentir Et dans la courbe Notre héros Heurte la bête Sur son vélo Ti-Jos se retrouve Sur le pavé Amalgamé À la bicyclette Mais il respire Et lui l’enfant Éparpillé Ne rira plus Samedi matin Dans l’Éclaireur Papa maman Un trou dans le cœur.

about

14 chansons aux accents country-folk-traditionnel qui se présentent sous la forme d'une critique sociale humoristique du Québec contemporain.

credits

released November 5, 2013

Paroles et mélodies : Jean-François Cormier
Réalisation : Guy Bergeron
Guitares : Guy Bergeron
Basse électrique : François Moisan
Violon : Sylvain Neault
Percussion : Jean-François Gagné
Cornemuse : Christian Haerinck

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Jean-François Cormier Quebec, Québec

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